De plus en plus souvent, et quel que soit le secteur industriel, le recours à l’utilisation de méthodes de Contrôle Non Destructif (CND) est devenu aujourd’hui indispensable. Ces techniques permettent en amont de valider la pièce réalisée, de suivre sa santé matière une fois en service (surveillance des risques de délaminages, fissures,…), et enfin en aval d’anticiper le remplacement de cette dernière. La variété et la flexibilité des techniques de contrôles non destructifs leur permettent d’être utilisées dans de nombreux domaines et conditions. Deux d’entre elles ont connu un essor important ces dernières années et font l’objet de nombreuses études au sein de notre laboratoire : le contrôle par ultrasons (US, figure 1) et l’émission acoustique (EA, figure 2).
Plusieurs aspects sont développés dans nos activités de recherche :
Le contrôle par ultrasons est basé sur l’émission et la réception d’ondes ultrasonores. L’émetteur et le récepteur sont situés dans le même boitier appelé sonde, traducteur ou palpeur. L’émetteur envoie un train d’ondes qui va se réfléchir sur l’objet à ausculter et ensuite revenir à la source. Le temps mis pour parcourir un aller-retour permet de déterminer la distance de l’objet par rapport à la source. La présence de défauts internes aux pièces à ausculter perturbe la transmission des ondes dans la pièce en renvoyant un echo (figure 3). Ce matériel permet le contrôle post-endommagement de pièces volumiques.
L’émission acoustique est une technique récente qui connait un véritable engouement notamment grâce au développement de l’informatique. Ses principaux atouts sont sa capacité à détecter, à distance et en temps réel, des défauts évolutifs. En effet, lors de l’endommagement de pièces ou de structures, une énergie est libérée et se propage dans le matériau. Une instrumentation de la structure par des capteurs piézoélectriques permet de détecter ces ondes ainsi que de localiser leur origine (figure 4). Une émission acoustique peut être caractérisée par 15 paramètres temporels et fréquentiels (figure 5) ce qui permet de différencier les mécanismes d’endommagement.
La finalité du projet FUSCOMP (FUSelage COMPosite) concerne la fabrication d’un démonstrateur de fuselage en composite. Projet de recherche de grande ampleur mené par DAHER-SOCATA, FUSCOMP regroupe des partenaires industriels (SICOMIN, AEROVAC), des centres de recherche (LGP, ICA) et des organismes de formation (IUT, ENIT et Lycée Jean Dupuy). L’étude de la possibilité de fabriquer par infusion des structures primaires en composite est l’objectif majeur du projet.
L’IUT de Tarbes a la charge des contrôles US des pièces élémentaires, des sous-ensembles et du fuselage complet. L’Emission Acoustique est finalement utilisée pour les tests de pressurisation.